(
J'ai enfin pris le temps de mettre par écrit mes impressions de lecture du recueil d'Adriana. Le texte ci-dessous n'engage bien sûr que moi, mais c'est un engagement volontaire, entier et sans concession.)
Ces nouvelles sont remarquables par la finesse, la subtilité
et la lucidité de l’analyse. Le style de l’auteur, tout en nuances, exprime les
plus infimes variations de sensations et d’émotions, fortes ou banales,
dramatiques ou tendres, avec une humanité sans complaisance.
Grâce à Adriana, nous pouvons aussi franchir le
miroir, passer du côté du médecin, découvrir son regard sur nous ; le
point de vue du praticien, mais aussi le dédoublement volontaire, difficile et douloureux,
entre son professionnalisme et sa condition d’être sensible et humblement
humain. Lisez « Apprentissage » pour vivre cette expérience à travers
le ressenti d’une jeune étudiante en quatrième année, assistant à sa première
intervention chirurgicale.
« La maladie du médecin », la dernière et la plus
longue des nouvelles, nous entraîne dans le lent maelström où se trouve plongé
un médecin brutalement confronté à sa maladie. Tout ce qu’il croyait connaître,
tout ce qu’il maîtrisait si bien, les symptômes, le diagnostic, la souffrance,
tout ce qui n’était pour lui que du savoir, des informations bien rangées dans
des cases de son cerveau, explose soudain, détruit le bel arrangement de son existence
et de son image. Devenu patient, tout en restant médecin, il se confronte aux
questions qui nous attendent tous, et les réponses rationnelles dont il se
contentait pour les autres, en toute bonne volonté, en toute empathie, se
vident de sens. Commence alors pour lui l’apprentissage véritable, comment
vivre, jusqu’au terme.
Suivez votre inspiration, prenez votre souffle, et lisez ces
histoires, vous en sortirez le sang revivifié par l’oxygène de leur humanisme au quotidien.