CONTACT

Si vous souhaitez contacter Adriana Langer à propos de ses livres, vous pouvez envoyer un mail à cette adresse :
langeradriana@yahoo.fr
Adriana se fera un plaisir de lire vos messages et d'y répondre.

dimanche 29 avril 2018

À propos de Vladimir Nabokov et de Clément Rosset

Adriana Langer a proposé ce texte comme éditorial du bulletin d'information du mois d'avril de l'association des Chercheurs Enchantés, Société française Vladimir Nabokov.
Il s'agit de l'évocation d'une émouvante nouvelle de Nabokov et d'un dernier hommage au philosophe français Clément Rosset, qui nous a quittés en mars 2018.
Comme c'est la coutume pour cette association consacrée au génie polyglotte de Nabokov, le texte a été publié en français et également traduit en russe et en anglais !

Vous trouverez ci-dessous les trois versions.

Site de l'association :

Texte original :

Dans la nouvelle Noël, de Nabokov, c’est le chagrin de Sleptsov qui est le personnage principal ; il se déploie dans la calme obscurité du soir comme sous la blancheur éclatante de la neige matinale. C’est un chagrin immuable, absolu. Chaque phrase le contient, chaque mouvement de Sleptsov le porte, et aucun mot n’est prononcé.

Ce n’est qu’à la quatrième page qu’est nommée la mort du fils, un enfant d’une dizaine d’années. Sleptsov se déplace dans son domaine, après l’office funèbre, dans le froid hivernal, avec la boîte à biscuits où son fils avait épinglé un cocon exotique avant de mourir. « Sleptsov serra très fort les paupières, et eut la sensation éphémère que la vie terrestre s’étalait devant lui, totalement dénudée et compréhensible… horrible dans sa tristesse, futile jusqu’à l’humiliation, stérile et privée de miracle… »

C’est du sein même de cette lucidité qu’apparaît la magie de l’art : grâce à la chaleur qui l’inonde soudain dans la chambre, la chrysalide - que Sleptsov comme son fils croyaient morte - surgit de son cocon, et les ailes noires de ce qui devient en quelques instants sous nos yeux une grande phalène Attacus respirent « sous l’impulsion d’un bonheur tendre, enchanteur, presque humain. »

Et ce n’est pas vraiment changer de sujet que d’honorer Clément Rosset, mort le 27 mars dernier. Auteur d’une philosophie de la joie, ainsi que de l’acceptation du réel et du caractère tragique de celui-ci, il écrivait dans La force majeure : « L’étrange est que cependant la joie demeure, quoique suspendue à rien et privée de toute assise ».

Il nous reste sa lecture qui, à l’instar de celle de Vladimir Nabokov, est la source d’une réjouissance chaque jour renouvelée.



Traduction en anglais, par Yannicke Chupin et Michaël Federspiel :

In Nabokov’s short-story “Christmas”, Slepstov’s grief is the main character ;
it spreads out equally well in the quiet darkness of the night as in the bright whiteness of the early morning snow.  Sleptsov’s grief is absolute and immutable.
Every sentence contains it, every move Sleptsov makes sustains it, and not a word is uttered.
It is not until the fourth page that his ten year-old son’s death is announced.
Sleptsov moves about his manor, after the funeral, in the winterly cold, carrying the biscuit tin where his son had pinned an exotic cocoon before dying.
" Sleptsov pressed his eyes shut, and had a fleeting sensation that earthly life lay before him, totally bared and comprehensible – and ghastly in its sadness, humiliatingly pointless, sterile, devoid of miracles… "
It is from the midst of such awareness that the magic of art is born: in the heat that suddenly floods the room, the chrysalid – that was thought dead by both Sleptsov and his son– bursts out from its cocoon, and the black wings of what suddenly turns under our eyes into a large moth Attacus breathe  "under the impulse of tender, ravishing, almost human happiness."
It is barely shifting topics to pay tribute to Clément Rosset, who passed away on March 27.
The designer of a philosophy of joy which helped with the acceptance of reality even at its most tragic, he wrote in his seminal work La Force majeure : 
 " What is strange though is that joy persists, notwithstanding it has been deprived of its seat or its suspending frame. "
What will outlive him is his words which, just like Nabokov’s, are a daily source of ever-renewed bliss.

Traduction en russe, par Elena Devos :

В рассказе “Рождество” главным действующим лицом становится скорбь Слепцова: она растет в безмолвной вечерней темноте и в ослепительно белом сиянии утреннего снега, она неизменна и абсолютна. Скорбью наполнена каждая фраза, каждое движение Слепцова, и в то же время ни одного слова не произнесено.
Только на четвертой странице мы узнаем о смерти сына Слепцова, мальчика лет десяти. Слепцов бродит по  дому после похорон, в зимнем холоде, с коробкой из-под печенья, в которой его сын  хранил экзотический кокон. “Слепцов зажмурился, и на мгновение ему показалось, что до конца понятна, до конца обнажена земная жизнь —  горестная до ужаса, унизительно бесцельная, бесплодная, лишенная чудес…”
Именно из этой конечной понятности рождается магия искусства: благодаря теплу, которое внезапно наполняет комнату, хризалида – её Слепцов, как и сын, считает мертвой –  из кокона появился индийский шелкопряд и на наших глазах превратился в великолепную ночную бабочку Attacus, чьи “…простертые крылья, загнутые на концах, темно-бархатные, с четырьмя слюдяными оконцами, вздохнули в порыве нежного, восхитительного, почти человеческого счастья”.
И,  в каком-то смысле продолжая тему,  мне хотелось бы посвятить эти строки Клеману Россе, смерть которого случилась 27 марта этого года. Он был автором философии радости, равно как и принятия реального и трагедии такового. В своей работе La force majeure он писал: “Радость существует самым странным образом, даже если ни к чему не привязана и лишена всякого основания”.
Нам остались его лекции, в которых, как и в творчестве Владимира Набокова, заключен источник радости, обновляемой каждый день.




mardi 20 mars 2018

Soirée lecture à la librairie Libres Champs

Adriana Langer dédicaçait son recueil Oui et Non, le 14 mars 2018, dans l'excellente et sympathique librairie de Léa, la Librairie Libres Champs18, rue le Verrier  à Paris VIème.
Elle était en compagnie de Fabrice Pataut, qui présentait son dernier opus de nouvelles Un jeudi parfait.
Olivier a lu quelques nouvelles, avec beaucoup de talent. Un pot permit aux participants d'échanger leurs impressions, tandis que les deux auteurs dédicaçaient leurs livres aux amateurs.

Une belle soirée de littérature partagée.

La page Facebook de la librairie



Olivier en pleine lecture

Fabrice Pataut attentif

Lecture en duo avec Léa

Un public charmé